Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/86

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Des perceptions que nous rapportons à noſtre corps. ==

Les perceptions que nous rapportons à noſtre corps ou à quelques-unes de ſes parties ſont celles que nous avons de la faim, de la ſoyf & de nos autres appétits naturels, à quoy on peut joindre la douleur, la chaleur & les autres affections que nous ſentons comme dans nos membres, & non pas comme dans les objets qui ſont hors de nous. Ainſi nous pouvons ſentir en meſme temps, & par l’entremiſe des meſmes nerfs, la froideur de noſtre main & la chaleur de la flamme dont elle s’approche, ou bien, au contraire, la chaleur de la main & le froid de l’air auquel elle eſt expoſée, ſans qu’il y ait aucune différence entre les actions qui nous font ſentir le chaud ou le