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flingot

violence, et lui firent payer le hasard d’être né d’un père investi du droit de sévir. Ils furent injurieux et cruels, impitoyables et lâches. Ils vengèrent sur ce roux les brutalités de la rousse, qu’il leur rappelait jusque dans son aspect.

Flingot souffrit sans se plaindre, victime expiatoire trop souvent battue sans motif pour s’étonner des coups qu’il avait peut-être involontairement mérités. Mais un jour qu’il essuyait à l’écart son visage en sang, la surveillante s’informa, sut la vérité et fit un rapport à M. Thiébault.

Celui-ci se montra très affecté, réunit les enfants et leur dit en présence du souffre-douleur :

« Vous n’êtes pas honteux, en vérité ? Qu’est-ce que vous a fait ce