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flingot

Il est vrai que je ne m’explique pas davantage la curiosité que nous inspirions à ce témoin ponctuel et silencieux de nos ébats sur l’avenue d’Orléans, à Montrouge.

À midi et le soir, à la sortie de l’école, nous le rencontrions, arpentant le trottoir, et deux choses l’imposaient à notre attention : d’abord, la régularité de sa présence, mais surtout l’énorme pipe en bois qu’il fumait et dont le fourneau sculpté popularisait l’image du zouave Jacob.

Ce signe particulier complétait si bien la physionomie du personnage, que celui-ci, sans sa pipe, nous fut probablement devenu tout à coup indifférent, comme ces gens auxquels il suffit de faire couper leur barbe, pour être immédiatement dénués de prestige.