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Page:Descaves - La Vie douloureuse de Marceline Desbordes Valmore.djvu/166

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

vrer de ce frappement fiévreux, et l’on me dit que c’était une élégie. »

Voilà bien la puissance d’orage qui était en elle et que signalait Michelet. Son génie fut une fièvre intermittente, et toute sa vie tient dans cette note de sa main : « Depuis l’âge de seize ans, j’ai la fièvre et je voyage. »

« Une fièvre de fatigue me brise. La fièvre m’abat comme un conscrit malade… Je viens de passer trois jours dans mon lit, pour des accès de fièvre subite qui m’écrasent… » Ce détail revient souvent dans sa correspondance et l’on conçoit fort bien qu’elle écrive à la dépouille mortelle de son oncle pour se délivrer du frappement fiévreux provoqué par la nouvelle de son décès.

Une fois en ma vie, mais pas longtemps, un homme d’un talent immense m’a un peu aimée jusque-là de me signaler, dans les vers que je commençais à rassembler, des incorrections et des hardiesses dont je ne me doutais pas. Mais cette affection clairvoyante n’a fait que traverser ma vie, envolée de côté et d’autre.

C’est évidemment à H. de Latouche que se rapporte ce passage des notes biographiques rédigées en 1887 par Mme Valmore à l’intention d’Antoine de Latour.

Et les bons offices de Latouche ne durent pas se borner à l’édition des Élégies et Poésies nouvelles que