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Page:Descaves - La Vie douloureuse de Marceline Desbordes Valmore.djvu/176

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

vers échangés entre elle et Lamartine au cours de cette année 1831, qui finissait. Les deux pièces sont connues. Dans la sienne, Lamartine comparait à la barque du pécheur l’existence agitée de Mme Valmore :

Cette pauvre barque, ô Valmore
Est l’image de ton destin !
La vague, d’aurore en aurore,
Comme elle te ballotte encore
Sur un Océan incertain.

À quoi Marceline répondait :

Je n’ai su qu’aimer et souffrir,
Ma pauvre lyre, c’est mon âme,
Et toi seul découvres la flamme
D’une lampe qui va mourir !
Je suis l’indigente glaneuse
Qui d’un peu d’épis oubliés,
A paré sa gerbe épineuse,
Quand ta charité lumineuse
Verse du blé pur à mes pieds !

Jeux floraux, où ce n’est pas seulement par galanterie que l’on décerne l’églantine à Mme Valmore.

Mais un hommage de Lamartine, c’était tout de même un peu plus de gloire que n’en dispensait Désaugiers en chantant :

Peintre et poète tour à tour,
Tendre et touchante Marceline ;
Apollon, au nom de l’Amour,
Te prêta sa lyre divine…