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MARCELINES DESBORDES-VALMORE

Chez Délie sans doute.

Je fuyais tes regards, je cherchais ma raison,
Je voulais, mais en vain, par un effort suprême,
En me sauvant de toi me sauver de moi-même.

Et c’est la Promenade d’automne… Il l’a suivie ; il est là, devant elle, rougissante, émue, improvisant une belle défense. Mais il est bien trop habile pour livrer le combat qu’elle prévoit. Il se plaint seulement de son sort et du monde, si bien, à la fin, qu’elle oublie de le craindre et fait écho à sa mélancolie.

Ce jour fut de nos jours le plus beau, le plus doux.

Après, c’est le premier rendez-vous. Le premier ? Un rendez-vous, enfin. Elle essaie de lire pour tromper son impatience ; mais, est-ce possible ?

Et ce livre qui parle ! Ah ! ne sais-je plus lire !
Tous les mots confondus disent ensemble : Il vient !

Et c’est lui… si tendre…

Qu’il est doux d’être aimé ! Celle croyance intime
Donne à tout on ne sait quel air d’enchantement !

Extase.

Au fond de ton silence écouter que tu m’aimes,
C’est entendre le ciel sans y monter jamais !