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provenant de la putréfaction, est, dans ce cas, la vraie cause du mouvement fébrile souvent aigu, quelquefois chronique qui enlève un grand nombre de malades. Il doit en être de même lorsque le tissu propre de l’organe est ramolli, gangréné, altéré par une longue suppuration, ou baigné par des liqueurs septiques.

L’urine, la bile, en passant accidentellement dans le sang, produisent des effets à peu près semblables.

Fièvre symptomatique des maladies virulentes. — L’inoculation du vaccin, du virus varioleux, ne tarde pas à provoquer une fièvre d’éruption, et plus tard une fièvre de suppuration. La clavelée, à la période d’invasion, s’accompagne également de fièvre ; ce n’est pas à dire pour cela que dans toutes les maladies virulentes la fièvre apparaisse constamment. Le virus rabique et le virus syphilitique n’annoncent jamais leur entrée dans l’organisme par la manifestation de phénomènes fébriles. Je dois dire également que dans aucune maladie virulente, l’état fébrile ne se développe pendant la période d’incubation.

Fièvre provoquée par les venins, par les empoisonnements. — Le venin de la vipère, du crotale, et de quelques-autres animaux, donne lieu, d’après certains auteurs, à des phénomènes fébriles. Les agents vénéneux du règne végétal, du règne animal et du règne minéral, en pénétrant par voie d’absorption dans le sang, ont pour effet de produire tantôt une fièvre intense et des phénomènes d’excitation, tantôt un état morbide tout à fait opposé. Les substances stimulantes, âcres et excitantes élèvent souvent l’irritation vasculaire jusqu’à l’état fébrile.