Page:Descazeaux - De la fièvre.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 8 —

se laisser éblouir par le fracas des mots, et surtout par celui d’immense progrès, croient que la médecine n’est pas plus avancée dans ses moyens de guérison que dans ses principes fixes et assurés ; à leurs yeux tout y parait soumis comme par le passé, au doute, à la controverse, à la discussion, presque rien à la certitude. Il est une arme dont ces personnes ne se servent pas, parce qu’elles en ignorent heureusement l’existence et la force, c’est de demander sur beaucoup de points de la science, une définition nette, précise et positive, définition qui représente toujours l’objet défini par des caractères aussi saillants qu’ineffaçables.

Pourrait-on, par exemple, donner de la fièvre une définition qui remplît les conditions que je viens d’indiquer, c’est-à-dire une définition nette, précise et positive ? Dans l’état actuel de la science, une pareille définition n’est pas possible, car la nature intime de la fièvre, la théorie sur un point aussi capital que celui dont il s’agit, ont pour base l’incertitude, l’ignorance d’un grand nombre et l’opinion plus ou moins probable de quelques-uns. Notez qu’il ne s’agit point ici d’un phénomène rare, mais d’une chose patente, qui se représente dans le plus grand nombre des maladies, qui frappe à chaque instant le praticien. On ne peut le nier, la médecine a fait de grands progrès dans la