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AVANT-PROPOS

poésies de tout, genre, de Loiile diiiieiision , depuis l’élégie, l’épître et la satire jusqu’au rondeau et au madrigal ; depuis l’ode et l’idylle jusqu’à la chanson ; depuis le sonnet et la ballade jusqu’à l’épigramme.
J’en ai ajouté plus du double pour mes œuvres com- plètes que voici.
Il y a dans tout cela des choses qui peuvent paraître vieillies, démodées pour la forme comme pour le fond, et d’une tout autre famille que les poésies allemandes ou anglaises qu’on affectionne si justement de nos jours, et pour lesquelles j’ai fait moi-même de la pro- pagande.
Mais j’ai suivi naïvement les impulsions de mon cœur ou de mon caprice ; et je pense, d’ailleurs, qu’autant il faut se faire un autre quand on traduit, autant il faut être soi quand on compose. J’ai l’horreur des imitations déguisées en prétendue originalité. Si donc, à côté de morceaux qui ont le sérieux ou la mélancolie actuels, on en trouve qui, par le ton et l’allure, sentent un peu trop leur Louis XV, c’est que mon idée était là dans le moment ; car, je suis sujet de la fantaisie et non de la mode. Au surplus, par respect pour le public et pour moi, je me suis toujours efforcé, du mieux que j’ai pu, de corriger la futilité du genre par la sévérité de l’exé- cution ; bien persuadé que dans les arts, comme en toute chose, la manière est pour beaucoup. Et puis, de même que j’ai tenté de naturaliser parmi nous quelques fleurs de toutes les poésies de l’Europe, j’ai cherché à ressus- citer par échanlillons toutes les variétés de notre vieille poésie nationale. Enfin, à ceux qui me feraient le