Et vous ne pourriez plus, demain, danser au bal
Avec votre cousine Alix ! — Ne vous déplaise,
Ma cousine est bien loin! »
Mais le panier qui pèse
Fait chavirer le trône, et, de son embarras
Plus belle encore, la reine a glissé dans mes bras…
Elle crie, elle rit… et les mères accourent !
Maudits soient les fâcheux amis qui nous secourent
Et nous tirent d’affaire au plus beau du danger !…
Cependant on arrive ; il faut tout arranger
Pour le joli repas… La pluie alors commence,
Et moi, qu’un rien ramène à ma terreur immense,
Je m’assieds à la pluie… et sans suivre des yeux
La blonde jeune fille et les enfants joyeux !!
A DEUX AMIS QUI PLEURENT
(M. ALEXANDRE COSNARD ET MADAME HERMINIE P***)
Oui, dans ce pauvre monde, on souffre
Pour naître et l’on naît pour souffrir.
L’avenir est un sombre gouffre ;
Il faut mourir ou voir mourir.
Mais, tant qu’un autre cœur vous reste
Pour le voyage hasardeux,
Bénissez la faveur céleste…
Point de complet malheur à deux.
C’est la loi sainte… et même il semble
(Las ! je le vois dans d’autres yeux !)
Qu’un temps vient où pleurer ensemble
Est tout le bonheur sous les cieux !