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Page:Deschamps, Émile - Œuvres complètes, t4, 1873.djvu/120

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110 OEUVRES D’EMILE DESCHAMPS, Seulette et toujours oubliée Dans mes ennuis, On n’est pas si peu mariée, Que je le suis. Par vous Rodrigue, alors plus tendre, Sut me gagner. Fallait-il, pour me le reprendre. Me le donner ! Le bonjour est loin de son âme. Toujours adieu! Enlever l’époux à sa femme. C’est fâcher Dieu. Depuis six mois que je l’appelle On le retient; Ou, quittant la guerre cruelle, S’il me revient, Il revient, quand le jour nous quitte Plus qu’à moitié. Et dans mes bras s’endort si vite Que c’est pitié. Toujours occupé de son glaive. Haussant sa voix. Dans son lit paisible il ne rêve Que ses exploits. Et voilà, dès l’aube vermeille. Qu’il est dehors, Sans s’inquiéter si je veille. Ou si je dors. Que votre bonté secourable Mette en repos La femme du plus honorable De vos vassaux. Votre justice en qui j’espère. Ne peut laisser Mon enfant naître, sans son père Pour l’embrasser. Ces deux romances, opposées de tons et de couleurs, prouveraient à elles seules, s’il en était encore besoin^ l’heureuse flexibilité du talent de M. Crcuzé de Lesser. Des critiques austères ont trouvé quelquefois un peu de négligence et de laisser-aller dans la manière de ce charmant poëte; il est bien plus facile et tout aussi