Page:Deschamps - Études françaises et étrangères, 1831, 5e éd.djvu/147

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Son cheval, tout hors d’haleine,
Marche au hasard dans la plaine,
Insensible aux éperons ;
Ses longs crins méconnaissables,
Ses pieds traînent sur les sables,
Ses pieds autrefois si prompts.

Dans une sombre attitude,
Mort de soif, de lassitude,
Le roi sans royaume allait,
Longeant la côte escarpée,
Broyant dans sa main crispée
Les grains d’or d’un chapelet.

Les pierres de loin lancées,
Par son écu repoussées,
En ont bosselé le fer ;,
Son casque déformé pèse
Sur son cerveau, que n’apaise
Signe de croix ni Pater.