Page:Deschamps - Études françaises et étrangères, 1831, 5e éd.djvu/37

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quelqu’ingénieuse que soit son érudition, quelque prodigieuse variété qu’il jette dans ses leçons, par la comparaison toujours neuve et utile de notre éloquence nationale avec les éloquences étrangères, il n’en est pas moins vrai que l’histoire et la philosophie le pressent de toutes parts, et qu’il lui faut à tout moment, pour développer ses propres forces, entrer dans le domaine de ses deux collègues ; ce qui est un désavantage pour tous les trois et un sujet d’hésitation pour l’auditoire. Si, à l’examen de l’éloquence, le célèbre professeur joignait l’examen de la poésie française, vers laquelle il ne peut faire que de rares et de trop courtes excursions, quel champ fécond et nouveau lui serait ouvert ! ses leçons prendraient un caractère bien plus vivant encore et tout-à-fait actuel, car c’est sur le terrain de la poésie que les grands combats vont se livrer, et que les grandes questions doivent se décider. Sans doute, M Villemain, en appliquant son étonnante sagacité à l’étude approfondie du rhythme, de l’harmonie, de la fabrication du vers ou de la strophe, enfin de tout le matériel poétique, se convaincrait et convaincrait facilement ses auditeurs, des immenses progrès que la nouvelle école a faits dans la partie artiste, comme dans la partie intellectuelle et littéraire