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Si le métal dur au flexible
S’est heureusement accouplé.

Car, où l’on voit la force à la douceur unie,
De ce contraste heureux naît la pure harmonie.
C’est ainsi qu’enchaîné par un attrait vainqueur,
Le cœur éprouvera s’il a trouvé le cœur.
L’illusion est courte, et sa fuite est suivie
D’un amer repentir aussi long que la vie.
Voici, des fleurs au sein, des fleurs dans ses cheveux,
La vierge, pâle encor de ses premiers aveux ;
Sur son front couronné, sur sa pudique joue,
Le voile de l’épouse avec amour se joue,
Quand la cloche sonore, en longs balancemens,
À l’éclat de la fête invite les amans :
La fête la plus belle et la plus fortunée,
Hélas ! est du printemps la dernière journée ;
Car avec la ceinture et le voile, en un jour,
La belle illusion se déchire, et l’amour
Menace d’expirer quand sa flamme est plus vive.
À l’amour fugitif que l’amitié survive,