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Page:Deschamps - Essai bibliographique sur M. T. Cicéron, 1863.djvu/27

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neste pour jeter le masque. Heureusement que ce triste Clodius était un ambitieux de bas étage, et ne pouvait guère lutter avec les conspirateurs d’alentour. Que dis-je ? un tribun se rencontra pour proposer le rappel de Cicéron ; ce tribun s’appelait Milon. C’était un homme énergique, le confrère et l’ennemi de ce vil Clodius ; et, rempli de toutes les passions, voire des passions de la justice, il méprisait Clodius, comme un bon citoyen méprise un vil sicaire. Ainsi, grâce à Milon, le sénat, encouragé et ramené aux vrais principes, chassa Clodius du forum dans un instant de courage et de justice, il rappela l’exilé et le rendit à sa maison. Hélas ! la maison était renversée, à peine il en restait les vestiges. Au rappel de Cicéron, une joie immense, un peuple heureusement rendu aux respects et aux souvenirs des anciens services, le retour de l’exilé au milieu des acclamations universelles, Rome entière hostile à Clodius, et prosternée aux pieds du proscrit ! Sitôt qu’il fut rentré et qu’il eut visité les ruines de sa