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Page:Deschamps - Essai bibliographique sur M. T. Cicéron, 1863.djvu/30

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dignitate, son grand rêve, se montrait à ses yeux fatigués, Cicéron ne pouvait se distraire que par l’usage assidu de cette même éloquence, et l’on reste étonné de toutes les causes qu’il a plaidées, de toutes les causes qu’il a gagnées. Le temps, ce dévoreur de toute chose, a jeté son voile de mort sur un grand nombre de ses harangues ; mais, par les discours que les siècles ont respectés, le genre humain civilisé peut juger facilement de la grandeur, de la majesté de tout le reste.

Une des plus belles œuvres de Cicéron, en comptant le Traité de l’orateur, et le fameux Traité de la république, retrouvé par M. Mai et si dignement traduit par M. Villemain, un des pères conscrits de la Rome antique, c’est le grand discours pour Milon (pro Milone), le meurtrier de Clodius. Quel tumulte et quelle émeute sanglante, au milieu de Rome épouvantée, et comme on prévoit que c’en est fait de cette grande cité, où, sans respect des lois paternelles, les citoyens se heurtent l’un contre l’autre, à la tête de leurs esclaves et de leurs gladiateurs ! Cette