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Page:Deschamps - Essai bibliographique sur M. T. Cicéron, 1863.djvu/32

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partisans de Milon sont exposés à toutes les représailles. Milon, cependant, du haut de sa maison fortifiée, appelle à son aide les ennemis de Clodius, et, quand il est mis en accusation et sommé de comparaître aux pieds de ses juges, il confie à Cicéron le soin de sa défense. Enfin, le jour étant venu de ces débats oratoires, les dernières luttes du forum, libre encore, Milon, le meurtrier, se présente hardiment au peuple qui va le juger. Cette fois, l’accusé a dédaigné tous les signes extérieurs de la tristesse ou du repentir ; loin de nous ce deuil menteur, et cet abaissement inutile ! On pourrait croire à son repentir de ce meurtre ; au contraire, il s’en fait gloire, et c’est pourquoi l’accusé a mis ses habits de fêtes ; il s’est lavé et parfumé comme un jeune homme attendu chez la reine d’Égypte ; il se fie à la bonté de sa cause, il se fie à l’éloquence de son défenseur. Cette fois, Milon se trompe ; il n’a pas compris qu’il partageait les disgrâces du grand orateur qui s’est chargé de sa défense… Il ne voit pas qu’à l’avance il est