Page:Deschamps - Essai bibliographique sur M. T. Cicéron, 1863.djvu/49

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sous le poids et les arguties d’une scolastique indigeste jusqu’au souvenir des splendeurs littéraires des civilisations païennes.

Pour préparer et faciliter nos études cicéroniennes, il nous faut jeter un rapide coup d’œil sur les librairies des couvents et des princes pendant ces tristes époques. De quelques-unes nous restent de précieux, mais trop brefs inventaires ; des autres les auteurs contemporains nous décrivent, presque toujours en peu de mots, les splendeurs et les misères.

Un fait ressort tout d’abord de cette courte excursion dans le domaine de l’histoire : c’est combien étaient rares et clair-semés, rari nantes, les manuscrits profanes, au milieu du gouffre sans fond des livres sacrés de liturgie, de scolastique, de dogmatique, de théologie morale, catéchétique, parénétique et mystique ; tout ce gros bagage escorté des saints Pères, des Vies des Saints, des Actes des Conciles, et des Concordances, et des Commentaires, et des Harmonies, et des Paraphrases, et quibusdam aliis, absorbait tout le parchemin disponible. Au milieu de cette formidable nomenclature, est-il étonnant qu’on ne voie que bien rarement figurer dans les inventaires contemporains le nom des plus grands auteurs de l’antiquité ?

C’est qu’aussi les dévots copistes de la plupart