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Page:Deschamps - Marivaux, 1897.djvu/13

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MARIVAUX


Lorsqu’on pense au siècle passé, on évoque l’image des marquises poudrées et des bergères en chapeau fleuri ; on entrevoit un monde pimpant et fringant, passionné pour les divertissements de l’esprit et du cœur, amoureux du luxe et des fêtes, peu enclin aux rêveries et aux méditations austères, une foule bariolée de gentils seigneurs et de dames coquettes, qui considèrent la vie comme une parade exquise, la mort comme un fâcheux événement auquel il ne faut point penser, la nature comme un décor fait à souhait pour encadrer une agréable comédie.

Deux hommes, deux artistes, d’ailleurs fort différents, ont contribué, plus que personne, à nous donner cette idée de ce siècle. C’est Watteau et c’est Marivaux.

Ils s’illustrent l’un par l’autre, bien que le premier nous ait laissé surtout un merveilleux recueil de contes de fées, et que le second se soit vanté, non sans raison, d’avoir simplement copié ce qu’il avait vu et entendu. On rêverait une édition de la