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Et pour garder la paix, cette blanche déesse,
Nos pouvoirs se traînant de bassesse en bassesse ;
Le sol tremblant sous nous, et la société
Marchant comme un aveugle et sans but arrêté !
Ah ! par le ciel ! messieurs, punissez les coupables,
Et si, comme on le dit, vous en êtes capables,
Ailleurs que sur les plis d’un drapeau tant fêté
Unissez donc enfin l’ordre et la liberté !
Et toi, peuple, torrent dont le flot indocile
Gronde et bondit encor dans cette grande ville,
Laisse, laisse debout ces sacrés monumens,
Vénérables témoins de tant d’événemens,
Contempler, à travers leurs rosaces gothiques,
L’émeute, aux pied confus, sur nos places publiques.
Que les coups du bélier cessent de retentir :
Assez, assez détruit ! il est temps de bâtir.
Citoyens, balayez ces monceaux de ruines,
Et cherchez l’architecte aux belles mains divines !

Mais si, le long des quais, les jours étant venus,
La rouge Guillotine élevait ses bras nus,