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Page:Description de Notre-Dame, cathédrale de Paris.djvu/43

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à venir, soit pour convoquer le peuple chrétien. Il est contemporain de la façade ; le sculpteur l’a disposé de manière à donner le moins de prise possible aux vents et aux tempêtes qui l’assaillent sans relâche.

Tel est ce portail superbe, évidemment conçu et exécuté par le même homme, dans sa partie la plus considérable et la plus magnifique. On peut assurer aussi que les travaux se sont poursuivis rapidement, sans éprouver de retards, depuis les soubassements des portes jusqu’au point où les tours commencent à se séparer de la masse. L’unité de l’ensemble, la similitude des profils et des innombrables détails, attestent, mieux que ne pourrait le texte le plus avéré, que tout ici a été produit d’un seul jet, sous l’influence d’un même art et d’une même inspiration. Combien ne regrettons-nous pas de ne pouvoir dire quel fut le maître de cette œuvre ! Il n’a pas songé à nous transmettre son nom, et ses contemporains n’ont rien fait pour suppléer à son silence. « L’homme, l’artiste, l’individu s’effacent sur ces grandes masses sans nom d’auteur ; l’intelligence humaine s’y résume et s’y totalise. Le temps est l’architecte, le peuple est le maçon. » Nos lecteurs auront reconnu sans peine dans ces dernières lignes le style coloré de celui qui a écrit la Notre-Dame de Paris. Quant à la partie supérieure des tours et à la galerie qui les réunit, elles témoignent, la galerie surtout par ses formes amincies et par une certaine exagération de légèreté, d’une reprise qui aura probablement eu lieu vers 1230. Il serait impossible en effet d’admettre que la galerie des rois et celle des tours fussent contemporaines. L’œuvre s’est arrêtée pendant quelques années au couronnement du portail, et l’on peut aisément se rendre compte d’une interruption pareille.

Descendons maintenant au pied de la façade, pour étudier l’imagerie des portes.