Aller au contenu

Page:Description de Notre-Dame, cathédrale de Paris.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

livres ouverts sur leurs genoux ; les autres tiennent des livres fermés. Jolis détails de costumes ; têtes pleines de gravité et d’intelligence. M. Didron a remarqué le premier, comme un fait digne d’attention, qu’à Paris, ville d’étude et de discussion, les docteurs ont à la cathédrale le pas sur les martyrs, contrairement à la règle le plus généralement suivie ; la science passe avant le dévouement.

Le cinquième cordon est attribué à l’armée des martyrs, dont les représentants sont au nombre de dix-huit, jeunes figures d’hommes, assises, imberbes, presque toutes uniformément vêtues de robes et de manteaux. Ceux qui ont gardé leurs mains entières, et c’est à peu près la totalité, tiennent la palme, signe de leur victoire, les uns de la main droite, les autres de la gauche. Les trois personnages les plus élevés vers le sommet de la voussure, deux d’un côté, un de l’autre, portent le manipule et la dalmatique au col galonné. Qui ne reconnaîtrait en eux les trois diacres si tendrement aimés de l’Église romaine, saint Étienne, saint Laurent et saint Vincent ? À la pointe de l’ogive, un petit mascaron comme celui du troisième cordon.

Les vierges ont la dernière place, au sixième cordon ; il y en a dix-huit. Elles sont assises, la tête ceinte d’un bandeau orné de pierreries. Chacune tenait soit de la main droite, soit de la gauche, quelques-unes même des deux mains, un cierge semblable à celui que le moyen âge donne pour attribut à sainte Geneviève. Comme ce dernier cordon se trouve le plus exposé aux injures du temps, les cierges sont tous à peu près détruits. L’attitude de quelques figures indiquerait que de leur main libre elles cherchaient à garantir la flamme. Une seule, la première à droite, n’avait plus de tête, elle vient d’être restaurée. Ces dix-huit femmes sont des modèles de dignité, de grâce et de mo-