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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

plateaux, et sur l’une d’elles un petit village ; les sculptures peu saillantes dont tous les murs sont entièrement couverts ; c’est enfin le caractère grave et mystérieux de ces monumens, leur solidité, leur étonnante conservation.

Mais approchons de ces édifices, pénétrons dans l’intérieur des temples, et commençons par le monument le plus méridional qui est aussi le plus voisin de nous.

C’est une petite enceinte de colonnes dont plusieurs sont renversées : au-devant étaient deux petits obélisques en grès ; un seul est resté debout, et l’on ne voit plus de l’autre que la place qu’il occupait.

Parmi plusieurs noms grecs et latins écrits à différentes époques sur l’obélisque et sur un reste de muraille qui l’avoisine, on distingue ceux des rois Ptolémées et de quelques autres personnages de l’histoire. Les noms de plusieurs voyageurs européens de ces derniers siècles et ceux de quelques Français de la grande expédition s’y trouvent également inscrits. Ainsi, dans tous les âges, les hommes ont voulu attacher leurs noms à quelque chose qui leur survécût, et qui parlât d’eux en leur absence.

On compte trente-deux colonnes dans cette longue galerie qui borde le quai et qui se dirige au nord vers les temples. Les chapiteaux, ornés des fleurs du lotus, des feuilles du palmier, sont tous différens les uns des autres : ces différences, qui ne se voient que de près, ne détruisent pas l’uniformité générale, et jettent de la variété. Plusieurs colonnes sont renversées ; les pierres du plafond, les décombres, interrompent le passage ; mais