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CH. IV, DESCRIPTION D'OMBOS

rement, et ont encore été mutilées par les anciens cénobites qui ont habité ces grottes ; néanmoins c’est une chose fort remarquable dans les sculptures égyptiennes, où le relief est ordinairement très-bas. Nous n’avons rien vu de semblable ailleurs, si ce n’est dans d’anciennes grottes ruinées, à el-Kâb et à Syout. Nous renvoyons aux planches de ces deux endroits, pour se faire une idée de ce genre de sculpture.

Certaines grottes offrent quelques figures assises, ordinairement au nombre de deux ou trois, et des deux sexes : on distingue les gommes à leur barbe étroite et allongée, terminée carrément, ainsi qu’à leur coiffure, dont les extrémités descendent sur leurs épaules, tandis que celles de la coiffure des femmes descendent sur leur poitrine et cachent une partie de leur sein. Dans la plupart des groupes, une des figures, ordinairement celle de la femme, tient d’une main une fleur de lotus épanouie, et de l’autre elle embrasse la figure assise à côté d’elle. Il est bien vraisemblable qu’on a voulu représenter deux époux. La fleur de lotus épanouie, assez commune dans les grottes sépulcrales, et l’emblème de ce dernier trajet qu’on fait en quittant la vie, semble indiquer que ces représentations sont celles des individus enterrés dans ces grottes.

Un voyageur moderne, recommandable pas son exactitude[1], a fait ici une remarque curieuse, mais que nous ne pouvons garantir, ne l’ayant pas constatée : c’est que les excavations en forme de tombes, pratiquées dans le sol de la grotte, sont toujours en même nombre que

  1. M. Denon.