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OU HERMONTHIS.

On sait qu’Isis était, chez les Égyptiens l’emblème de la terre féconde, et Horus ou Harpocrate, celui des productions terrestres, fruit de l’union d’Isis avec Osiris : il n’est donc pas douteux que l’accouchement d’Isis, figuré sur le fond du sanctuaire (pl. 96, fig. 1), ne soit le symbole de l’apparition des plantes, sortant du sein de la terre que le Nil a fertilisée, phénomène qui a lieu vers le solstice d’hiver. Le scarabée roulant sa boule, qui, comme on le sait, désigne la génération, confirme très-bien cette idée. Quant aux ailes d’épervier déployées dont cet insecte est pourvu, elles se rapportent à un autre sens dont Harpocrate était le symbole. En Égypte, à l’époque même de la germination, c’est-à-dire au solstice d’hiver, les jours sont les plus courts de l’année, et le soleil est au plus bas de sa course : les Égyptiens représentaient alors cet astre par un jeune enfant[1]. Comme, depuis cette époque, le soleil s’élève de plus en plus vers l’hémisphère supérieur, on avait pu choisir les ailes de l’épervier, emblème du soleil, pour indiquer sa marche qui commence à devenir plus rapide.

Il ne sera pas hors de propos de mettre ici sous les yeux du lecteur un passage du précieux Traité d’Isis et Osiris, qu’on peut regarder comme la traduction de cette peinture ; on ne verra pas sans intérêt l’accord qui règne entre les monumens eux-mêmes et l’auteur qui a le mieux connu la religion philosophique des Égyptiens. « On ensepvelit Osiris, quand on couvre la semence dedans la terre, et … derechef il ressuscite et retourne en vie, quand il commence à germer … C’est pour

  1. Plut. de Iside et Osiride.