Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 2, Antiquités - Description.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
DE THÈBES. SECTION I.

flotte ennemie, ont déjà des trophées de leur victoire : elles sont remplies de prisonniers dont les mains sont liées, et qui ont été placés parmi les rameurs.

La flotte ennemie[1] est, au contraire, dans un état qui annonce sa défaite : elle est toute désemparée. Les bâtimens, privés de rameurs, de pilotes et de gabiers, semblent errer au hasard : quelques-uns ont perdu leurs mâts et leurs agrès ; un autre a sombré sous voiles[2]. Partout règne le plus grand désordre. Les combattans qui montent ces vaisseaux, sont de deux sortes, et se font distinguer par leur costume et leur coiffure, leurs armes et leurs boucliers. Les uns ont une espèce de casque couronné de plumes et retenu sur la tête par un ruban noué sous le menton ; les autres ont la tête couverte d’un casque de fer[3] qui paraît en prendre exactement la forme, et dont le contour arrondi n’est interrompu que par deux petites cornes placées en avant et en arrière. Ils sont tous armés de poignards, et leurs boucliers sont de forme circulaire. Ils sont revêtus d’une espèce de cotte d’armes qui, en leur couvrant la poitrine et une partie des bras, descend jusqu’au-dessus du genou. Au costume de ces guerriers, et surtout à leurs bonnets de plumes, la première idée qui vient à l’esprit, est qu’on a représenté ici des Indiens ; c’est ce que nous avons admis jusqu’à présent dans le cours de cet écrit. Nous verrons bientôt que les témoignages

  1. Voyez pl. 10, ordonnées 5, 6, 7, 8 et 9, A., vol. ii.
  2. Voyez pl. 10, ordonnée 9, A., vol. ii.
  3. La couleur bleue, dont le casque est peint, nous paraît être l’indication de ce métal. Nous avons déjà eu plusieurs fois l’occasion de faire des remarques semblables.