Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 2, Antiquités - Description.djvu/217

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qui jouissaient de cette singulière faveur, s’en félicitaient et en rendaient grâces aux dieux[1], surtout si le son avait été plus distinct et plus éclatant. Postérieurement aux ive. et ve. siècles de l’ère vulgaire, aucun écrivain, soit chrétien, soit mahométan, ne parle plus de la voix de Memnon. Il est à croire qu’elle aura cessé, lorsque les prêtres de l’Égypte ont été totalement dépouillés de leurs richesses et de leur autorité, et que la religion égyptienne a été entièrement abandonnée. Nous manquons de témoignages positifs qui indiquent comment se comportait la statue de Memnon sous le gouvernement des Grecs et des Perses, et même antérieurement ; mais il est probable que sa vertu sonore s’était manifestée à ces époques éloignées.


§. vii. Du Memnon des Grecs.

Dans quelques-unes des inscriptions grecques et latines qu’on lit encore sur le colosse du nord[2], on paraît avoir confondu le Memnon égyptien, ou Aménophis, avec le Memnon des Grecs ; cependant, si l’on en croit les témoignages de l’antiquité[3], ces deux personnages sont essentiellement distincts. Le Memnon des Égyptiens est beaucoup plus ancien que celui des Grrecs, dont il paraît être le type original. Le Memnon des

  1. Voy. l’inscription xxii, p. 222.
  2. Voy. les inscriptions i et xxvi, à la fin de cette section, pag. 213, 224.
  3. Philostrat. in Heroïcis, p. 699. Voyez la citation no . xiii, à la fin de cette section.