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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

l’usage de tout ce qui flatter l’odorat et le goût. De magnifique funérailles ont été préparées, et, au dernier jour, le corps du roi est transporté du vaste palais de Karnak sur la rive occidentale du Nil. Il est déposé dans la barque fatale. Il traverse le fleuve qu’il de doit plus repasser. Le cortége des prêtres qui l’accompagnent, s’achemine vers la vallée des tombeaux. Les montagnes qui la forment sont couvertes d’une foule immense. On arrive enfin au lieu de la sépulture, et le corps est dépoasé à l’entrée de l’hypogée. Là, conformément aux lois, s’ouvre l’audience publie où l’on doit recevoir les accusations et les plaintes portées contre le monarque décédé. Les prêtres, en faisant au peuple l’exposé de sa vie, n’y trouvent que des actions vertueuses et dignes de louanges. Ce jugement favorable est accueilli par les acclamations de la multitude innombrable qui accompagne le convoi. Aussitôt s’ouvrent les portes nombreuses qui défendent au vulgaire l’approche du lieu sacré. Les prêtres s’avancent, et leur marche n’est éclairée que par la lumière incertaine des lampes sépulcrales. Ils pénètrent dans le lieu le plus reculé du monument : ils déposent dans le sarcophage la momie du roi. La tombe se ferme pour toujours ; et dans ces lieux où s’était montré un cortége pompeux et bruyant, succède bientôt le silence du néant et de la mort.

Si les tombeaux des rois méritent à un haut degré l’attention, les nombreuses grottes dont le reste de la montagne libyque est percé, donnent lieu à une foule de remarques curieuses et pleines d’intérêts. On y voit représentés, dans des bas-reliefs coloriés, ou dans des