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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

de l’enceinte. Ces colonnes sont engagées, jusqu’à près de moitié de leur hauteur, dans des murs dont l’épaisseur est égale au diamètre même des colonnes, et qui laissent entre eux un petit intervalle où se montre une partie du fût. Tous les entre-colonnemens sont égaux, à l’exception de celui du milieu qui est double des autres. Deux de ces colonnes seulement sont entières et couronnées de leurs chapiteaux : ce sont celles qui forment l’entre-colonnement du milieu. Leur fût est aussi engagé, partie dans les murs d’entre-colonnement, et partie dans les deux montans d’une porte : il est tout-à-fait lisse. Mais il n’en est pas ainsi des chapiteaux, qui, outre les différentes plantes indigènes dont ils sont ornés, offrent encore les couleurs vives et brillantes dont la sculpture a été peinte. Les autres colonnes ne sont point terminées ; il en est de même des murs d’entre-colonnement où elles sont engagées, et au-dessus desquels elles ne s’élèvent même pas. Leur état d’imperfection nous a offert l’occasion de confirmer les remarques que l’on a déjà faites ailleurs sur la manière dont les artistes égyptiens préparaient leurs sculptures. En effet, la masse de ces murs a été seulement dégrossie : on y a exécuté les corniches et fouillé la partie dans laquelle devaient être sculptés les serpens dont elles sont ordinairement surmontées. Les cordons mêmes qui encadrent les sculptures, ont été seulement équarris par les ouvriers les moins habiles, en attendant que des mains plus exercées vinssent les arrondir et les orner. Deux portes pratiquées dans les faces latérales du mur d’enceinte ont leurs montans appuyés contre les colonnes extrêmes :