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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

entre-colonnemens sont tous différens, et dont les colonnes, plus nombreuses que les piliers cariatides qui forment l’autre galerie[1], ne leur correspondent point, pourrait faire croire que les architectes égyptiens ont pris à tâche de violer ici toutes les lois de la symétrie ; mais cette symétrie n’était point ce qui les occupait le plus, au moins pour les détails ; ils visaient à produire de grands effets, et rarement ils ont manqué leur but. Les grandes et belles lignes de leur architecture sont ce qui frappe avant tout, ce qui excite l’étonnement à un haut degré ; et nous l’avons éprouvé nous-mêmes, en payant notre tribut d’admiration à cette belle cour, avant d’avoir aperçu le défaut de symétrie de quelques-unes de ses parties.

En face de l’entre-colonnement du milieu au sud-ouest, on voit une porte pratiquée dans un mur qui est en saillie sur le fond de la galerie, et qui a sa corniche et son cordon. C’est probablement la façade d’un grand édifice, d’un temple peut-être qui dépendait du palais, ce qui est maintenant enseveli sous les décombres. Ce monument a déjà subi le sort indubitablement réservé aux constructions placées dans les villes anciennes, qui n’ont pas cessé d’être habitées jusqu’à ces temps modernes. En effet, les débris des maisons des différens âges y forment, pour ainsi dire, tout autour des temples et des palais, des montagnes de décombres qui finissent par les envelopper de toutes parts. L’ignorance et la

  1. Chaque pilier cariatide correspond à un entre-colonnement de l’autre galerie. Ne pourrait-on pas supposer quelques motifs à cette disposition ?