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DE THÈBES. SECTION I.

probablement à d’autres métaux, pour lui donner de l’élasticité ?

Ces prisonniers, ces parties génitales et ces mains coupées sont autant de trophées que l’on vient déposer aux pieds du vainqueur. Ce héros est le même que celui que nous remarquerons dans beaucoup d’autres scènes que nous avons encore à décrire. Il est assis sur son char et tourné dans un sens opposé à la marche de ses chevaux ; il tient de la main gauche un arc et les rênes, qu’il semble laisser flotter : toute son attention paraît fixée sur les trophées de ses victoires. Les chevaux, qui viennent de s’arrêter, sont encore tout haletans ; deux soldats, armés d’arcs et de carquois, se sont emparés des rênes, près de la bride, et sont occupés à caresser ces coursiers et à calmer leur fougue impétueuse. D’autres personnages s’empressent à essuyer leurs jambes. On voit soigner de la même manière, aujourd’hui, les chevaux des grands d’Égypte, après des cérémonies pompeuses ou des exercices militaires. À peine ces derniers ont-ils quitté leurs coursiers, que les nombreux sâys[1] qui les entourent, s’en emparent, les caressent et les essuient. Les porte-enseignes et les étendards qui sont placés derrière le héros, et dont il est toujours environné, sont la marque caractéristique de sa puissance. Le vainqueur est vêtu d’une robe longue et d’une espèce de manteau très-bouffant. Vers le bas de la robe, on a dessiné bien postérieurement un bouclier sur lequel sont gravés des caractères qobtes. On est tenté de croire que

  1. On appelle sâys, en Égypte, les gens particulièrement occupés du soin des chevaux.