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Page:Description de la Grèce de Pausanias, tome 1, 1814.djvu/87

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ATTIQUE, ch. IX.

pas le sujet. Les honneurs que les Athéniens ont rendus aux rois d’Egypte sont fondés sur une reconnoissance réelle pour les bienfaits qu’ils en ont reçus ; ceux qu’ils ont décernés à Philippe et à Alexandre sont principalement l’ouvrage de la flatterie du peuple ; quant à Lysimaque, ce n’est point par bienveillance qu’ils lui ont érigé une statue, mais c’est parce qu’ils pensoient qu’il pouvoit leur être utile dans les circonstances où ils se trouvoient.

Lysimaque étoit Macédonien et l’un des gardes du corps d’Alexandre le Grand, qui, dans un accès de colère, l’ayant fait enfermer daris une loge avec un lion, fut tout étonné de voir qu’il avoit dompté cet animal. Il conçut dès lors pour lui beaucoup d’admiration et le distingua comme l’un des plus braves Macédoniens. Après sa mort Lysimaque devint roi des Thraces voisins de la Macédoine, c’est-à-dire, de ceux qui étoient déjà soumis à Philippe et à Alexandre, et qui ne forment qu’une portion peu considérable de la nation Thrace. En effet, excepté les Celtes, aucun peuple ne peut se prétendre aussi nombreux que les Thraces : jamais, avant que les Romains les eussent vaincus ; ils n’avoient été complétement soumis. Aujourd’hui toute la Thrace obéit à Rome, ainsi que tout le pays des Celtes, du moins ce qui valoit la peine d’être conquis ; car les Romains ont volontairement négligé les portions que la rigueur