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Page:Description de la Grèce de Pausanias, tome 3, 1820.djvu/207

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marins y sont attroupés en si grand nombre que l'air est infecté de leur odeur, de sorte qu'il ne reste aucune espérance de salut à ceux qui font naufrage dans ce détroit; si Ulysse avait eu le malheur de perdre là son vaisseau, on croirait difficilement qu'il se fût sauvé à la nage et fût arrivé vivant en Italie; mais tout devient facile pour celui que les Dieux regardent d'un œil favorable.

Les Messéniens montrèrent une grande affliction de la perte de leurs enfants, et entre autres choses qu'ils imaginèrent pour honorer leur mémoire, ils consacrèrent à Olympie leurs statues en bronze, ainsi que celles du maître de chœur et du joueur de flûte. Une inscription très ancienne nous apprend que c'est une offrande des Messéniens du bord du Détroit. Dans la suite des temps Hippias, qui acquit chez les Grecs la réputation de sage, fit une élégie sur eux. Leurs statues sont de Callon Éléen.

Il y a auprès de Pachyne, promontoire de la Sicile, tourné au sud et du côté de la Libye, une ville nommée Motye, qui est peuplée d'Africains et de Phéniciens. Les Agrigentins se trouvant en guerre avec ces Barbares, après leur avoir pris des bestiaux et fait sur eux un riche butin, dédièrent à Olympie ces enfants de bronze, qui étendent la main droite et qui paraissent invoquer