Page:Description de la Grèce de Pausanias, tome 3, 1820.djvu/43

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Léprée. Les Lépréates se disent Arcadiens ; mais il paraît qu'ils ont toujours été soumis aux Éléens, car ceux d'entre eux qui ont remporté des prix à Olympie, se faisaient proclamer par les hérauts Éléens de la ville de Léprée, et Aristophanes parle de Léprée comme d'une ville Éléenne. Il y a un chemin de Samicum à Léprée, en laissant le fleuve Anigrus à gauche; deux autres chemins vous conduisent, l'un d'Olympie, l'autre d'Élis, à Léprée. Le plus long des trois n'est que d'une journée de marche.

On dit que cette ville a pris le nom de son fondateur, Lépréus, fils de Pyrgéus. Lépréus, à ce qu'on raconte, fit une gageure avec Hercules, qu'il mangerait autant et aussi vite que lui. Chacun d'eux ayant en même temps égorgé et apprêté un bœuf, Lépréus, ainsi qu'il l'avait annoncé, ne fut pas moins expéditif qu'Hercules à manger le sien. Il eut ensuite la témérité de s'armer et de défier ce héros au combat : il succomba, dit-on, et fut enterré dans le pays des Phigaliens, qui pourtant ne savent pas où est son tombeau.

D'autres attribuent la fondation de cette ville à Lépréa, fille de Pyrgéus. Enfin, suivant une troisième tradition, les premiers habitants de cette ville furent attaqués de la lèpre, et ils prirent le nom de cette maladie. Léprée, à ce que disent ses hahitants, possédait autrefois