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Page:Description de la Grèce de Pausanias, tome 4, 1820.djvu/179

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ACHAIE , c . XXI. 171 les Arcananiens, leurs voisins , et les Épirotes, sont ceux qui ajoutent le plus de foi aux oracles que les colombes rendent de dessus le chêne sacré. Il leur fut alors répondu de Dodone , que c’étoit la colère de Bacchus qui s’apesantissoit sur eux , et qu’elle ne cesseroit que lorsque Corésus auroit sacrifié à ce dieu , ou Callirhoé elle-même, ou celui qui consentiroit à mourir pour elle. La jeune fille n’ayant trouvé auprès de personne aucune espérance de salut , s’adressa ensuite à ses parents , et comme elle fut également refusée de ce côté là , il ne lui restoit plus qu’à subir son sorț. Tous les préparatifs pour le sacrifice ordonné par l’oracle étant faits, on l’amena à l’autel comme victime. Alors Corésus , que regardoit ce sacrifice, faisant céder la colère à l’amour, se frappa lui-même à la place de Callirhoé ; et donna par cette action un exemple de l’amour le plus sincère qu’on ait jamais vu parmi les hommes. Quant à Callirhoé, lorsqu’elle vit Corésus mort, ses sentiments changèrent tout-à-fait, et soit regret de sa mort , soit commisération de ce qu’il avoit fait pour elle , elle se tua vers la fontaine qui est auprès du port de Calydon ; c’est d’elle que cette fontaine a pris le nom de Callirhoé. Il y a près du théâtre de Patras une enceinte consacrée à une femme du pays. On y voit des statues de Bacchus égales en nombre aux anciennes