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Page:Description de la Grèce de Pausanias, tome 5, 1821.djvu/84

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leur ancienne expérience, et animés par la crainte de compromettre la dignité de Sparte, comme les Thébains l’étoient par la vue des dangers qui menaçoient leur patrie, leurs femmes et leurs enfants. Dans ces entrefaites, plusieurs des Lacedæmoniens en charge, et Cléombrote, leur roi, ayant été tués, les Spartiates se virent forcés de rester sur le champ de bataille, quelque maltraités qu’ils fussent ; car, laisser le corps de leur roi entre les mains des ennemis, étoit aux yeux des Lacedæmoniens une honte extrême ; les Thébains remportèrent donc la victoire la plus éclatante que des Grecs ayent jamais obtenue sur d’autres Grecs. Les Lacedæmoniens s’occupèrent le lendemain de donner la sépulture à leurs morts ; ils envoyèrent à cet effet, un hérault aux Thébains ; mais Epaminondas sachant qu’ils met toient toujours le plus grand soin à dissimuler leurs pertes, dit qu’il permettoit d’abord à leurs alliés d’enlever leurs morts, et qu’ensuite les Lacedæmo niens pourroient donner la sépulture aux leurs. Comme de ces alliés les uns n’avoient pas un seul homme : à enlever, n’en ayant point perdu, et que les autres n’en avoient à regretter qu’un petit nombre, il fut évident que ceux qui étoient restés sur le champ de bataille étoient des Spartiates, et les Lacedæmoniens