Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/58

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Des trois religions.


Ceux qui sont de la secte des lettrés s’appellent Pan-ki ; les prêtres de Bouddha se nomment Tchou-kou, les Tao-sse, Pa-sse. Il n’y a que les Pan-ki dont le fondateur n’est pas connu ; ils n’ont rien de ce qu’on appelle collége ou salle d’études, et il seroit fort difficile de dire quels sont les livres qu’ils étudient. Ils sont vêtus de toile comme les gens du commun, excepté qu’ils portent sur le front[1] un ruban blanc, qui est la seule marque distinctive à laquelle on reconnoisse qu’ils sont lettrés. Ceux des Pan-ki, qui entrent dans les charges, deviennent de grands personnages, et le ruban blanc qu’ils portent au cou[2] ne les quitte jamais pendant toute leur vie.

Les Tchou-kou se rasent les cheveux ; ils portent des habits jaunes et ont le bras droit nu. Ceux

  1. Ting, front, dans le texte, est peut-être une faute pour hiang, le cou qu’on lit plus bas ; les deux caractères se ressemblent beaucoup, et il est difficile de savoir précisément où est la faute.
  2. Voyez la note précédente. — Amiot a fait sur ce passage un contre-sens palpable : il dit (Mém. Chin., tom. XIV, p. 119) que le cordon blanc des Pan-ki sert à rappeler sans cesse dans l’esprit des magistrats supérieurs que celui qui le porte n’est pas encore placé. On a vanté la sagesse de cet usage, qui rendoit les titres et les besoins d’un homme de mérite toujours présens aux yeux des dépositaires du