Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/67

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parasol, le tambour et la musique. Il faut encore lui faire des présens d’étoffes et d’autres choses du même genre, pour racheter la personne de la fille ; sans cela, elle resteroit en sa possession, et elle ne pourroit en épouser un autre. C’est ce que j’ai vu moi-même dans l’année taï-te, ting-yeou du cycle, la quatrième lune, la sixième nuit. Avant cette cérémonie, le père et la mère dorment dans le même lieu que leur fille ; mais après, elle couche dans une chambre séparée ; ils n’ont plus de droits sur elle ; elle est entièrement émancipée. Quant aux mariages, quoiqu’on pratique la cérémonie des présens de noces, ils se font sans beaucoup de précautions. Il y a beaucoup de femmes qui ont commencé par mener une vie licencieuse, et qui se marient ensuite. Dans leurs mœurs, cela n’a rien de honteux ni de surprenant. La nuit du tchin-than il y a quelquefois dans la ville plus de dix maisons où on pratique la cérémonie à la fois. Les prêtres et les tao-sse qu’on reconduit se rencontrent dans la rue, et on entend de tous côtés le bruit des tambours et de la musique.

Des esclaves.


Les esclaves qu’on a dans les maisons sont des sauvages qu’on achète pour faire le service. Ceux qui en ont le plus en ont une centaine ; le moins qu’on en ait, c’est dix ou vingt. Il n’y a que les