Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/72

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Les traits des caractères sont distincts et l’on peut reconnoître l’écriture d’un homme. On les fait disparoître en prenant quelque chose d’humide pour les frotter. La plupart des caractères ont des formes qui ressemblent à celles des lettres Hoeï-hou[1]. On écrit d’arrière en avant, et non pas de haut en bas : c’est ce que j’ai appris par moi-même. On m’a dit que ces caractères n’avoient point d’accens ni de voyelles, et que leur forme approchoit de celle des lettres mongoles, à la différence de deux ou trois lettres seulement. Au commencement, ces peuples n’avoient pas de sceaux ; mais à présent, dans les actes publics, ils ont des caractères gravés et des signes écrits ou signatures.

De la manière de calculer le temps.


La dixième lune de la Chine est la première lune chez eux ; elle se nomme kia-te. On construit à cette époque, devant le palais du roi, un échafaud sur lequel il peut tenir un millier de personnes. On le garnit entièrement de lanternes sphériques et peintes qui sont suspendues tout autour. Vis-à-vis, à la distance de deux cents pieds, on élève une charpente en forme de tour, et on y place des mâts de la hauteur de deux cents pieds. On en

  1. C’est-à-dire aux lettres des Ouigours, usitées chez les Tartares du nord.