Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/74

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lune on fait le yaï-lan. Le yaï-lan est une sorte de danse : le roi fait le yaï-lan dans l’intérieur de son palais ; on y voit des combats de porcs et d’éléphans. Le roi invite les gens de sa cour à y assister. On passe ainsi une dizaine de jours en divertissemens. Je ne me rappelle pas quelles sont les fêtes des autres mois.

Il y a dans ce pays des hommes habiles dans l’astronomie, et qui savent prédire les obscurcissemens et les éclipses du soleil et de la lune ; mais la méthode n’est pas la même qu’à la Chine ; l’année est intercalaire, mais on n’intercale jamais que la neuvième lune, parce qu’on ne sait pas faire l’intercalation autrement. On partage la nuit en quatre veilles ; les périodes de sept jours existent chez eux comme dans le kaï-pi et le kian-tchu des Chinois. Ces peuples ne connoissent pas les noms de famille, et ne célèbrent pas le jour anniversaire de la naissance ; mais il y a parmi eux beaucoup de gens qui prennent le nom du jour où ils sont nés. Il y a deux jours très-heureux, trois jours indifférens, et quatre jours très-malheureux : à tel jour on peut aller vers l’orient ; à tel autre on peut aller vers l’occident. Les femmes savent faire ces sortes de supputations ; mais les noms des douze années du cycle dont elles font usage sont les mêmes qu’à la Chine ; il n’y a que les noms qui diffèrent : le cheval, par exemple, se nomme pou-se ; le coq, louan ; le porc, tchi-lou ; le bœuf, ko, et ainsi des autres.