Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/92

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coup de carpes, de sardines, de thsao-iu ; les plus gros pèsent deux livres et davantage. Il y a en outre beaucoup de poissons dont je ne sais pas les noms ; ils vivent en abondance dans les endroits du fleuve où l’eau est basse. Quant au poisson de mer, il y en a de toute espèce, et en particulier des lamproies ; il y a aussi des anguilles de lacs et des grenouilles. Les gens du pays ne mangent pas ces dernières ; aussi, dès l’entrée de la nuit, elles couvrent les chemins dans toutes les directions. Les tortues et les crocodiles de la grosseur d’un ho-tchu[1] sont bons à manger, ainsi que la tortue de Lou-tsang ; les écrevisses du Tcha-nan pèsent une livre et davantage. La tortue de Tchin-fou a les pieds longs de huit à neuf pouces, au moins ; le crocodile est de la grandeur d’une barque ; il a quatre pieds, et ressemble tout-à-fait au dragon[2], excepté qu’il n’a pas de cornes ; il a le ventre très-mou. On peut pêcher des pétoncles, de petites huîtres, et des buccins, dans les endroits peu profonds des rivières ; seulement on ne voit pas de crabes ; je crois pourtant qu’il y en a, mais que les habitans du pays n’en mangent pas.

Des boissons fermentées.


Il y a quatre sortes de vins : le premier qu’on

  1. Le ho-tchu doit être une sorte de mesure, dont la valeur ne m’est point connue.
  2. Loung, le dragon, animal fabuleux.