Petite ferme caressée d’une joie tranquille, qui grandira sous l’effort robuste.
N’y a-t-il pas l’exemple entraînant de ceux qui bûchent, qui labourent, qui sèment, qui moissonnent ?…
François Gaudreau et sa jeune épouse, Marie-Louise Boily, ont eu foi en des lendemains meilleurs.
Ils se sont mis à l’œuvre, bonnement, ne se doutant même pas de l’héroïsme de l’entreprise.
Trois mots remplissaient leur programme ; ils les savaient par cœur ; ils les trouvaient si naturels : entrer dans la forêt, « faire » de la terre, nourrir des profits du sol la famille qui naîtrait.
Depuis cinq ans, la tâche s’élaborait ponctuellement. Dieu merci, tout prospérait.
Parfois ils se redisaient leur histoire naïve…
Un soir d’avril, ils s’en étaient venus dans la neige fondante, et par quels chemins d’alors, misère de misère ! Ils en rient encore.
La jument soufflait, s’enfonçait, brisait d’un coup traits et brancard, mais s’arrachait victorieuse, elle et son « quat’ roues », de cette glue printanière.
Puis, on s’était risqué sous bois, par ce tracé d’hiver où, gaillardement, glisse le traîneau, mais