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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/15

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le foyer nouveau

qui serait la demeure provisoire sous les branches des sapins.

Tout près de lui, surveillée d’un regard protecteur, la hache était posée, l’arme du combattant, l’outil merveilleux qui chantera victoire aux longs échos du bois sonore.

En marche vers Hébertville !

Enfin, voici les premières habitations, l’église qu’il salue d’un élan confiant. Elle sera bientôt la sienne. Et tout au défilé des rangs, de l’autre côté de la paroisse qu’il trouve belle et qu’il aime déjà pour son air de bienvenue, son lot dûment payé, sa terre à lui, François Gaudreau, premier du nom.

La forêt. Des arbres tassés d’une limite à l’autre. Mais, par exemple, du bois de rapport superbe.

Il a tout calculé. Le travail s’activera. Deux parts seront faites : les troncs vulgaires — il s’en trouvera, car il est difficile, l’ardent jeune homme — chaufferont la maison future ou brûleront sur place, par gros tas ; leur cendre engraissera le sol. Et l’autre part, celle qu’il soignera et qu’il voudra grande, énorme, de tout son cœur et de ses deux bras vaillants, les beaux arbres coupés en longueur de vente, et les pièces choisies pour les quatre murs de sa demeure.

Quel rêve ! qu’il y songera durant sa besogne pénible et solitaire !…