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le p’tit gars du colon

Les deux frères apportèrent, par menues brassées, les rondins odorants de sapin dont s’active une flamme superbe ; on vient la regarder par les fissures de la petite porte de fonte.

Et la mère, entre temps, mesurait la nourrissante farine brune récoltée sur leur terre ; elle deviendra, ce soir, savoureusement, dans la chaleur douce, le bon pain d’habitant.

Et tandis que la vaillante femme, manches retroussées, longuement, péniblement à cause de sa frêle santé, pétrissait la pâte épaisse, petit François, muet, contemplait sa maman, comme il avait, la veille, observé son papa labourant le champ nouveau.

L’enfant recevait sa meilleure leçon de travail, d’énergie, d’héroïque fidélité à la loi divine : « vous mangerez votre pain à la sueur de votre visage. »