se où glisse sous la fougère et les aulnes un filet d’eau très claire.
Et l’on s’est groupé ; on déballe les provisions : du pain bis de vrai froment ; du beurre naturel d’un jaune d’or exquis ; et là, ce rôti de porc superbe, découpé en tranches. Ah ! que ce sera meilleur que le gros lard salé de presque tous les jours…
— Mais dans ce coin de la boîte, maman, sous ce linge… quoi ?
— Regarde, petit François.
— Un bocal.
— Et dedans ?
— Confiture aux framboises… j’en veux ! j’en veux, moi !
Il reste au fond de la boîte un plat.
— Mon doux !… une tarte aux bleuets !
— Quel régal !
Oui, quel régal ! préparé par la bonne mère, à l’insu des chers petits, pour la surprise de ce jour de repos !
Un petit suisse, éveillé, nerveux, par l’odeur alléché, rôde aux alentours, trottine, approche, disparaît, revient, se risque tout à fait. François lui jette un morceau de viande… Le gentil glouton ! Saisie, l’aubaine ! Et psit ! vers le trou. Festin, délices : on en parlera, sous terre, au logis du petit suisse.