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VII

LA MORT D’UNE MÈRE


M ARIE-LOUISE n’avait qu’une santé précaire ; plus d’énergie morale que de résistance physique.

Les soucis multiples de la formation de ses fils, les soins du ménage… autant de blessures par où s’échappe la vie d’une mère de famille.

Alors trop vite vient l’usure ; l’enveloppe se déchire : l’âme prisonnière, faite pour l’au-delà, monte vers ce monde meilleur.

Un vilain rhume jeta l’alarme.

Dès ce moment s’aviva l’appréhension qui tourmentait son mari. Que serait l’avenir, elle partie ?

Cette question poignante, il se la posait plus souvent qu’il n’aurait fallu.

D’y songer dans son travail solitaire, des transes subites l’étreignaient. Il se surprenait, immobile et rêveur, devant l’arbre à bûcher, dans un sillon commencé, lui qui jamais n’arrêtait son labeur, et,