Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/105

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Et sa teste aussi-tost par la hache est tranchée,
Par qui du sacré vase une anse fut touchée.
Ainsi le chef hebreu, quand son soin diligent
Trouva le lingot d’or, et les sicles d’argent,
Par achan recelez d’une main anatheme,
Contenta par sa mort le monarque suprême.
Remy voyant du roy la constante équité,
Et sa largesse jointe à sa severité ;
Dieu, dit-il, ô Clovis, regarde ta justice ;
Et la sienne bien-tost te doit estre propice.
Ne crains de Gondebaut ny delays ny refus.
Le ciel rendra tousjours tes ennemis confus.
Et je t’annonce encor ces paroles certaines,
Que tu renonceras à tes idoles vaines.
Que ton prudent esprit reprenne son repos.
Clovis se sent émeû de ces puissans propos.
Puis l’embrassant encor, le laisse avec Aurele,
Qui luy découvre un cœur à Jesus-Christ fidele.
Et le roy, d’un espoir soulageant ses ennuis,
Adoucit la rigueur de ses fascheuses nuits.