Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/114

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La porte est de cristal ; et sur son arc voûté
Est escrit, c’est le temple où luit la verité.
Clotilde entre ; et ses yeux sont frapez de lumieres
Que ne peuvent porter ses mortelles paupieres.
Mais la reyne du ciel les touche de sa main ;
Et redouble la force à son regard humain.
De cent longs diamans, cent colonnes brillantes,
Jettoient de toutes parts leurs clartez petillantes.
Les chapiteaux luisoient d’un rubis flamboyant.
La corniche éclatoit d’un iris ondoyant.
La frise estoit d’opale ; et la superbe base
Estoit riche de l’or de la jaune topase.
D’amethyste éclairoient cent piedestaux pareils,
Sous cent nobles martyrs de jacynthes vermeils,
Qui de la verité suivans la rouge enseigne,
Avoient versé leur sang pour l’honneur de son regne.
La voûte blanchissoit de saphirs lumineux.
L’escarboucle au milieu répandoit mille feux,
Clef du riche edifice, et sur le chef pendante
La voûte avoit ses arcs d’émeraude riante.
Les carreaux du pavé, d’un art laborieux,
Formoient un doux plaisir aux regards curieux,
Par des compartimens d’une soigneuse élite,
D’agathe en cent façons jointe à la chrysolite.
Là tout est transparent. La claire verité
N’a nulle ombre en son temple, et nulle obscurité.