Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/118

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Alors en r’asseûrant ses regards ébloüis,
Elle void qu’un roy juste, un treiziesme Louis,
Doit en ses jours heureux, d’un cœur infatigable,
Esteindre en ses estats une secte indomptable,
Dissiper la fureur des esprits factieux,
Punir de tous costez les rois ambitieux,
Et voir par sa valeur ses provinces bornées
Des Alpes, des deux mers, du Rhein, des Pyrenées.
Qu’il feroit sous son bras trembler tout l’univers :
Mais qu’il discerneroit l’innocent du pervers :
Que content de son sceptre, il n’armeroit son zele,
Que pour fonder au monde une paix eternelle.
Qu’un sage et noble Armand, grand de cœur, de conseil,
D’un esprit plus actif que le cours du soleil,
Intrepide vainqueur de cent ligues naissantes,
Tousjours poussant le cours des armes triomphantes,
Et fidele, et fecond en projets genereux,
Prendroit part aux lauriers d’un roy si valeureux.
Que d’une sainte ardeur il auroit l’ame éprise,
Pour servir et son prince, et la France et l’eglise :
Et qu’il sçauroit ranger sous sa fatale main,
Le rebelle, l’erreur, l’ibere et le germain.
Qu’avec un tel éclat, sur terre et sur Neptune,
Nul ne feroit briller la françoise fortune ;
Et qu’il seroit enfin, dans les siecles suivans,
Le regret eternel des bons et des sçavans.