Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/121

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Rebattu mille fois les devotes cachettes,
Les plaisirs de la sainte, et ses douces retraites.
Le roy bruloit de rage ; et les siens écartez
Redoutoient de s’offrir à ses yeux irritez.
Sigismond en courroux veut punir ce grand crime ;
Se pasme de douleur, de fureur se r’anime.
Sur tous les bords du Rhône il va d’un roide cours ;
Et ne sçait quel rival luy ravit ses amours :
Quand celle dont le lait éleva la princesse,
Maudissant le malheur de sa triste vieillesse,
Retourne dans sa chambre en redoublant ses pleurs,
La retrouve en son lit, et bannit ses douleurs.
La princesse en repos, et contente, et honteuse,
D’un reste de splendeur luy paroist lumineuse.
Soudain les cris de joye éclatent dans ces lieux :
Clotilde est retrouvée : elle revient des cieux.
Tout accourt, et le croit, voyant son teint celeste ;
Et son silence est pris pour un aveu modeste.
Alors elle connoist, d’un esprit plus remis,
Que sa fuite, et ces biens par la vierge promis,
Sont pures veritez, et non de ces mensonges
Qu’un sommeil inquiet nous forge dans les songes.